L’agility : un sport qui fait plaisir à l’Humain ou au chien ?
Mettons les pieds dans le plat : l’agility et le chien
La pratique de l’agility a pour origine le fait que du statut de chien utile : chasse, garde, surveillance ou conduite de troupeau, bon nombre de chiens sont passés à un statut de chien de compagnie, occupant une place de plus en plus importante au sein de la famille. Or, ces chiens ont été génétiquement sélectionnés pour être endurant (exemple : chien de berger). Des propriétaires souhaitent donc les faire se dépenser.
Certaines dérives apparaissent déjà. Pour pratiquer l’agility, les chiens sont classés selon leur taille mais certaines races sont d’office mises dans une catégorie. Cette mesure vise à éviter la sélection « parallèle » de petits Bergers des Pyrénées de moins de 37 cm destinés à concourir (et gagner !). Ces manœuvres pourraient entraîner une dérive vers des « lignées agility », néfastes pour la race.
Les agilistes ont la possibilité de concourir selon leur niveau « débutant », 1er degré, 2eme degré et 3eme degré. Sachant que plus on monte en degré, plus les obstacles et le parcours sont difficiles. Il s’agit d’une discipline très compétitive et il est important de trouver un juste équilibre « entre contrôle du chien, fautes aux obstacles, et rapidité d’exécution. ». Or, c’est une discipline de vitesse et de précision. Il faut aller au plus vite et sans faire de faute.
Des chiens sous la pression sociale et compétitive de l’Humain
Les chiens peuvent se trouver contraints et subir une forte pression de la part de leur conducteur. Par exemple, lorsqu’il y a refus (arrêts devant un obstacle, le chien qui n’est plus en mouvement (sauf sur la table), les dérobades latérales pour éviter l’obstacle, le dépassement de l’obstacle obligeant le chien à faire demi-tour pour le franchir, le saut entre le cadre et le pneu, le chien qui passe le saut en longueur en marchant, le chien qui met une patte ou la tête dans le tunnel et qui se retire), le conducteur doit reprendre avec son chien l’obstacle refusé, sinon il sera éliminé. Il en va de même pour le slalom : si le chien manque une porte, le conducteur devra immédiatement le ramener à l’endroit de la faute ou à l’entrée du slalom. Sachant que trois refus entraînent l’élimination, il y a une forte pression sur le chien.
Des règles pour favoriser le bien-être du chien
Ce que je trouve positif dans le règlement pour prévenir le mal-être du chien sont les fautes entraînant l’élimination de l’équipe « maître-chien » : brutalité envers son chien (même si celle-ci peut avoir lieu après), le conducteur tient quelque chose dans la main (pour éviter que le conducteur ne soit qu’un distributeur de nourriture), le chien porte un collier à pointe dans l’enceinte ou l’environnement du concours. Le règlement essaie de rendre la discipline agréable au chien.
L’échauffement, un temps nécessaire au chien sportif
Cependant ces quelques règles ne permettent pas aux chiens de ne pas subir la pression de la compétition et l’excitation permanente à laquelle ils sont soumis. De plus, l’échauffement et les étirements ne sont pas obligatoires alors qu’ils améliorent le bien-être du chien… L’échauffement, permet d’augmenter progressivement la température corporelle et ses bénéfices sont multiples comme l’augmentation de la fréquence cardiaque et du débit sanguin donc meilleur apport en oxygène et en nutriments aux cellules musculaires. En compétition, l’échauffement doit être réalisé avant chaque parcours et non une fois en début de journée. L’échauffement idéal comprend trois phases (durée de 20 minutes) : marche, étirements actifs, activités spécifiques. Pourtant, plus de la moitié des concurrents ne pratiquent pas l’échauffement !
Le chien est un athlète : préparons le correctement
En ce qui concerne la physiologie de l’effort en agility, chez le chien non entraîné, le principal facteur limitant est l’acide lactique, mal toléré, qui s’accumule dans le muscle ou dans la circulation, créant un état de fatigue général notamment. L’entraînement permettrait une meilleure tolérance musculaire à l’acide lactique.
La durée de l’effort d’un chien d’agility se situe entre 30s et 1 minute et l’intensité moyenne à forte suggère que cet effort ne pourra pas être poursuivi très longtemps. Une étude de Rovira et al, a montré que le métabolisme ne suffit plus à couvrir les besoins nécessaires à l’activité musculaire.
Or, on observe que le chien d’agility correctement entraîné est capable d’éliminer plus rapidement le lactate. De plus, l’effort fourni nécessite des adaptations de la part de l’appareil cardio-respiratoire.
Il y a donc deux types de réponse de l’organisme à l’effort : une réaction immédiate durant l’effort, et donc adaptée aux besoins instantanés de l’organisme. Puis, une réponse progressive en anticipant les besoins de l’organisme grâce à l’adaptation par l’entraînement. Par exemple, chez les chiens entraînés il y a une réduction de la fréquence cardiaque de repos et une fréquence cardiaque plus faible à intensité de travail égale.
Un effort intense que tous ne peuvent pas fournir
Le débit cardiaque augmente proportionnellement à l’effort réalisé et peut atteindre 9 à 12 fois le débit de repos. C’est énorme et sans doute pas sans conséquence sur le corps du chien. Surtout si l’effort est souvent répété. S’ajoute à cela la vasoconstriction d’origine psychique et l’adrénaline. Tous les chiens ont le droit de participer mais on voit les limites physiques. Notamment lorsqu’une race n’est pas prédisposée à pouvoir solliciter son cœur étant donné les malformations cardiaques.
Dans le même ordre d’idée, à l’effort, le débit ventilatoire peut être multiplié par 10 à 20. Pendant les 3 à 4 premières secondes, la ventilation augmente brutalement. A l’arrêt de l’exercice, on observe une diminution brutale de la ventilation. Une deuxième phase de diminution plus lente permet un retour progressif aux conditions initiales. Ces changements trop brusques ne sont pas des états à reproduire de façon répétitive. Dans la nature, en aucun cas un chien ne subirait cela à plusieurs reprises et si rapproché.
Des risques physiques non négligeables
En ce qui concerne les risques physiques liés à ce sport, ils sont nombreux. Il faut savoir que chez le chien, 60% du poids est réparti sur les antérieurs et 40% sur les postérieurs. Cela explique le risque majoré de traumatismes au niveau des antérieurs, notamment lors de la réception des sauts et de la descente des obstacles à zone. Le risque encouru va dépendre de la vitesse du chien, la hauteur du saut, la force du chien, la confiance qu’il a en sa capacité à franchir l’obstacle. Ainsi, plus le chien est à un haut niveau et dans une catégorie élevée, plus les risques sont forts. Il a été prouvé que la vitesse et la hauteur des obstacles sont en lien avec le nombre de blessures.
On retrouve des pathologies typiques sur les membres antérieurs notamment au niveau de l’épaule et du coude.
Des obstacles pas adaptés au physique du chien
S’ajoute aux obstacles le règlement d’agility qui impose certains contacts et qui peuvent être plus contraignant pour les articulations du chien.
Autre exemple de problème à un obstacle, l’écartement entre les piquets de slalom est le même quelle que soit la taille du chien. Plus le chien est grand, plus son dos est long, et le corps des grands chiens peut être dans trois portes à la fois obligeant le dos à prendre une forme de S. On imagine les dégâts après l’avoir fait à maintes reprises.
De plus, il y a deux styles de slalom différents : soit le chien pose les deux antérieurs en même temps à chaque porte soit il pose alternativement un antérieur à chaque porte (très contraignant physiquement).
Le tunnel demande de la souplesse, surtout pour les catégories grands chiens puisque le diamètre du tunnel est de 60 cm.
Une sélection nécessaire
On voit donc que la sélection du chien d’agility fait partie de la prévention d’un certain nombre d’affections traumatiques spécifiques. Et même chez les races « prédisposées » à ce sport, il faut sélectionner les individus compatibles (angulation de l’épaule des antérieurs, angulation importante des postérieurs). Pour les chiens de races moyennes à grandes, il convient avant de commencer l’agility de vérifier que le chien n’est pas dysplasique ni au niveau des hanches, ni au niveau des coudes. Selon la race, certaines affections sont à surveiller.
Un examen clinique complet par le vétérinaire, accompagné d’examens complémentaires (électrocardiogramme, radiographies des hanches et des coudes, examen biochimique) ainsi qu’une évaluation par le futur conducteur de l’aptitude comportementale paraissent tout à fait pertinents. Cette initiative devrait être obligatoire afin d’obtenir un chien épanouie et non en souffrance. Certains chiens ne sont tout simplement pas faits pour cette discipline (soit physiquement soit émotionnellement). Il devrait également être obligatoire de montrer tous les dégâts physiques engendrés par le chien qui pratique l’agility.
Une âge limite pas toujours pris en compte
De plus, malgré la limite d’âge de 18 mois pour commencer les concours, les agilitistes sont nombreux à vouloir commencer jeune avec leur chien pour profiter des capacités d’apprentissage du chiot. Près de 40% des chiens commencent les concours à tout juste 18 mois et presque 75% avant l’âge de deux ans.
Cela implique un travail important chez le jeune chien pour qu’il soit prêt à commencer les concours à 18 mois. Malheureusement, une activité trop intense est nocive pour les jeunes chiens en pleine croissance.
Les pathologies qui peuvent en résulter sont : dysplasie de la hanche, du coude, panostéite, laxité ligamentaire, ostéochondrite disséquante et fracture de stress. D’autre part, la limite d’âge ne tient pas compte de la race du chien or les gros chiens finissent leur croissance bien après les petits chiens.
Des mouvements peu naturels
Même si le fait de sauter fait partie naturellement du jeu chez le chiot, des sauts répétés en agility représente un traumatisme important pour les articulations du chiot en pleine croissance.
Le slalom nécessite des mouvements répétitifs de torsion au niveau du dos, néfaste pour le chiot en croissance.
La passerelle et encore plus la palissade sont éprouvantes pour les articulations. La balançoire est également à éviter tant que la croissance n’est pas terminée.
Excitation et conditionnement
Les récompenses par la nourriture provoquent le conditionnement et l’absence du pouvoir du choix. On le leurre, on le place dans un état permanent d’excitation mais on ne développe pas le lien avec son humain. Un chien qui voit la pochette à friandises en oubli ce qu’il fait.Le chien n’a pas un comportement de chien dans ce sport. Un chien doit être posé, observateur, calme. Or l’agility implique d’aller à toute vitesse sans réfléchir.
Comment nourrir ces athlètes ?
En ce qui concerne l’alimentation, elle doit être équilibrée et adaptée au type d’effort demandé à l’animal et au stade d’entraînement ou de compétition. Elle contribue à prévenir l’émergence de pathologies métaboliques, osseuses, musculaires et tendineuses.
En tenant compte de l’excitation du chien en concours, de l’échauffement, des éventuelles phases de jeu en récompense après un parcours, de la récupération, le besoin énergétique du chien augmente réellement en concours et il faut d’augmenter sa ration de 10 à 20%. Alors pourquoi les deux tiers des conducteurs ne comblent que 80% des besoins journaliers nutritionnels de leur chien ?
De plus, il n’y a pas que les besoins en énergie à prendre en compte mais aussi le type d’aliment et de micronutriments, vitamines etc. Cela est d’autant plus vrai si le chien est en pleine croissance. On peut supposer que les conducteurs font cela pour inciter le chien à aller plus vite pour être récompensé.
Certains de ces chiens sont donc constamment surexcités, fatigués et en plus de cela pas assez nourris.
Connaitre les limites de son chien
Cela explique sans doute pourquoi 33% des chiens sont blessés dans les deux années précédentes. Et 17% de ces blessures sont dues à un surentrainement. Reconnaître les limites de l’animal est à la base de toute prévention. Mais aussi de toute réussite dans le domaine du chien de sport.
A la suite d’une série de mauvaises récupérations, des signes divers de surmenage peuvent apparaître chez le chien, tant physiques que psychiques. Le chien va donc réagir soit étant en état de surexcitation marquée soit en s’inhibant.
L’évolution de ce sport entraîne des parcours de plus en plus rapides et techniques et donc de plus en plus éprouvants pour le chien. Il ne faut pas oublier que le chien fait ca pour faire plaisir à son propriétaire et qu’il n’est pas physiquement construit de manière à répondre aux attentes de ce sport.
Les chiens sont endurants mais ils ont besoin de marcher, découvrir, explorer avec tous leurs sens. Dans la vie normale de chien, ils n’ont pas à courir après un chrono à battre. En faisant des compromis, on peut conclure cet article en disant « pour » mais pas pour n’importe quel chien ni n’importe comment.
Si votre chien va en cours d’agility et devient agressif ou produit des signaux d’apaisement, demandez-vous s’il apprécie vraiment cette activité 🙂
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Mylène Genairon © Parlez vous chien, 2017
je suis contre l agility cela donne de l arthrose à son chien on rend son chien debile on detruit son corps sa vie de chien j ai vu des maitres frapper leurs chiens parce qu ils n ont pas pas bien travaillé c est un clan d humain non fréquentable
Je pratique l’agility avec deux de mes toutous. J’ai choisi de ne pas imposer de sport au 3ème qui a une malformation cardiaque. J’ai commencé cette discipline sans but particulier en fonctionnant toujours au renforcement positif. Je récompense toujours, je ne gronde jamais! Quel intérêt? Ils le font en grande partie pour me faire plaisir, pourquoi les gronder? Au grand jamais je ne lèverai la main sur eux ou leur crierai dessus pour ce sport. Je fais toujours attention aux signaux d’apaisement pour être sûre que je ne les mets pas dans des situations stressantes. Je suis attentive à leur envies et, il m’est arrivé de demander au juge de sortir en plein parcours parce que je voyais que mon chien en avait marre. Je ne les force pas. S’ils sont contents d’y aller, on y va, si n’ont pas envie, on s’arrête. Je fais venir régulièrement l’ostéopathe pour vérifier leurs articulations et l’état de leur squelette. Il m’a conseillé d’arrêter l’un de mes chiens vers 8 ans à cause de son dos, je le ferai car je ne veux pas lui provoquer d’arthrose. Alors je ne pense pas être une personne non fréquentable. Il y a des abus, comme partout, qui ternissent l’image de cette discipline mais tous les clubs ne fonctionnent pas de la même manière.
après on est pas toute pareil moi je frappe pas ma chienne ni mon chien est il faut pas en abuser faut pas en faire avant les 1 ans de son chien ( barre au sol et tunnel pour un chiot sa va ) mais sa dépend des races pour le corp c sur qu’un teckel c plus fragile qu’un berger australien apres c mon avis