Que donner à manger à nos chiens : un choix difficile, des avis divergents

Les races telles qu’on les connait aujourd’hui, avec une morphologie fixée (par sélection artificielle) et possédant des aptitudes particulières, n’apparaissent qu’il y trois ou quatre millénaires dans l’Antiquité. Les chiens étaient typiquement nourris de restes de table. La croquette n’est apparue que dans les années 60 par soucis de qualité et d’efficacité.

L’humain gère ainsi pour le chien la nourriture jusqu’à un point où certains chiens n’ont jamais le sentiment de satiété et que le taux d’obésité est en croissance. Ainsi, depuis une dizaine d’années, les régimes non conventionnels pour le chien sont de plus en plus populaires. Les propriétaires sont de plus en plus axés sur la santé et pour bien faire, proposent à leurs chiens une alimentation non industrielle. On voit apparaître une alimentation plus « naturelle », notamment se rapprochant de celle du loup.

Dans le même temps, l’alimentation des loups et des canidés captifs se fait de plus en plus fréquemment à partir d’aliments formulés pour les chiens ! Certains cherchent à nourrir les chiens comme des loups pendant que d’autres cherchent à nourrir des loups comme des chiens. On sait aussi que les loups ne sont pas carencés lorsqu’ils mangent comme les chiens.

Il a été prouvé que les régimes hyper-protéinés ne posent pas de problèmes aux chiens en bonne santé (attention aux chiens qui ont des problèmes rénaux, cela amplifie la maladie). Tous les chiens n’ont pas les mêmes besoins en fonction de leur stade physiologique (croissance, gestation, vieillesse, stérilisation), de leur vie (chien de travail, vie en extérieur…) ou encore de la race.Un vieux chien a besoin de plus de protéines car son organisme aura plus de mal à les absorber.

Il existe 3 écoles qui s’affrontent. Ceux qui défendent les croquettes, ceux qui prônent les bienfaits de la ration ménagère et enfin les adeptes du BARF.

alimentation chien

Les croquettes pour chien

La présence de céréales et de sucre en trop grande quantités

La croquette n’est autre qu’une préparation moulée et cuite pour faciliter le stockage. Elle permet de réduire les coûts de production et d’assurer un certain équilibre nutritionnel. La plupart des croquettes sur le marché sont faites à base de céréales et ont un taux de glucide très élevé. Les industriels qui les produisent ont des directives à suivre pour éviter certains abus.

Le chien ne produisant pas d’amylase salivaire, il ne peut digérer les céréales au niveau de la salive mais uniquement grâce à son pancréas. Etant donné le taux de céréales présent dans les croquettes, le pancréas est alors surchargé. Il faut savoir que les canidés sauvages mangent l’estomac de leurs proies et avalent ainsi directement des céréales digérées.

L’indice glycémique dans le viseur

Les croquettes classiques contiennent 40 à 60% de céréales et de sucres. L’énergie venant principalement des protéines, les glucides ne sont pas nécessaires en de telles quantités. Ainsi, après le repas, le chien a un pic de glycémie puis une chute qui a pour conséquence la sensation de faim à nouveau. Pour faire une comparaison avec nous, c’est comme si nous nous rendions dans un fast food, nous avons faim quelques temps après pourtant nous avions une sensation intense de satiété sur le coup !

Avec un faible indice glycémique, la courbe descend bien plus doucement et la sensation de faim apparaît bien plus tard. On considère qu’une croquette est équilibrée quand elle contient environ 30% de sucre.

Or, les industriels utilisent donc beaucoup de céréales qui présentent de forts taux de sucre :

  • le riz : indice glycémique élevé,
  • la pomme de terre : indice glycémique élevé,
  • le maïs : très appétant et digestible, mais avec des ogm,
  • l’épeautre et l’avoine : plus faible indice glycémique.

Quelles informations lire sur l’étiquette du paquet de croquettes ?

Il est donc très important que vous lisiez la composition des croquettes que vous donnez à votre chien. Regardez également la source de la viande qui les compose. L’indication « viande déshydratée » indique que la viande provient du muscle, l’indication « farine de viande » indique que tout le corps de l’animal peut se retrouver dans la croquette et enfin, les cendres représentent les restes brûlés du corps. De plus, s’il est marqué sur le paquet « viande et sous produits » entre deux virgules, il y a peut-être 5% de viande et 95% de sous produits comme des plumes, des becs…

Alors quelle marque choisir ?

Pour les croquettes standards, la formulation n’est pas figée d’un lot à l’autre, la digestibilité est moyenne et les aliments de moindre qualité. Alors que pour les croquettes premium, la formulation est fixe, les ingrédients sont de meilleure qualité et le produit est souvent adapté aux divers stades physiologiques du chien pour couvrir ses besoins à un moment T.

Les chiens sont des animaux très sensibles au changement d’alimentation, nous devons opérer une phase de transition plus ou moins longue quand nous changeons de nourriture pour eux. Ainsi, cela risque de les perturber si la composition change d’un paquet à l’autre.

Du sans céréales pour nos chiens

Face à ces problèmes, certaines marques très premium proposent des croquettes sans céréales. Les selles des chiens sont moins volumineuses, cela signifie que l’apport nutritif est mieux assimilé par l’organisme. Les fibres apportent également un sentiment de satiété.

Ce que le chien mange lui permet de créer de l’énergie, cette énergie sert à maintenir son poids, sa température corporelle et l’état de ses muscles. Les protéines sont notamment essentielles à la croissance, à l’entretien du corps, à la constitution des hormones, des enzymes, des anticorps et de l’énergie.

Privilégions les protéines

Les sources de protéines sont :

  • le poisson,
  • la viande,
  • le jaune d’œuf (le blanc d’œuf cru empêche l’absorption des protéines!),
  • le lait,
  • les abats et sous produits (becs, ongles, plumes…),
  • les produits végétaux (soja, pois…sachant que les protéines d’origines animales sont mieux digérées par nos chiens).

La qualité d’une protéine dépend de sa capacité à fournir les bonnes quantités et les proportions d’acides aminés essentiels.

Enfin, n’oublions pas que les croquettes font boire beaucoup les chiens, ils ont donc besoin d’uriner plus.

Rappelons-nous qu’une bonne croquette et de l’exercice permettent d’avoir un chien en meilleure santé.

La ration ménagère pour chien

Il s’agit de donner à son chien des aliments crus et cuits et sans os. Ce régime est celui qui est le mieux toléré par les chiens qui présentent des problèmes de peau et problèmes gastriques avec les croquettes.

Il est nécessaire de voir avec des spécialistes quelles quantités donner à votre chien et quels compléments minéraux et vitamines vous devez ajouter à ses repas. Sans ces ajouts, la ration ménagère ne couvre pas les besoins nutritionnels de votre chien. Il est donc vivement recommandé d’être suivi par une professionnel de la santé!

Le côté positif est évidemment que vous connaissez la provenance de chaque aliment et sa qualité. Vous pouvez aisément ajuster la ration en insistant sur certains aliments. Je vous conseille de vous rendre sur ce groupe, animé par des vétérinaires et nutritionnistes, qui vous aideront à établir la bonne ration pour votre chien. Après, à vous d’observer votre chien pour voir comment il réagit à tel ou tel aliment, s’il grossit ou pas, son état général. Vous êtes le mieux placé pour les réajustements.

D’autre part, avec ce qui est cuit, il n’y a pas de risques de développement de bactéries pouvant infecter le chien. Cependant, certains détracteurs de cette école affirment que la cuisson détruit les vitamines, les enzymes, les facteurs anti-vieillissements, les antioxydants, et produit des substances chimiques cancérigènes.

Si vous utilisez des produits comme des haricots verts en boite, veillez à bien les rincer. Les chiens supportent mal le sel qui permet de conserver nos aliments.

Le BARF (Biologically Appropriated Raw Food ou Bones And Raw Food)

Ce régime alimentaire est né en Australie il y a une vingtaine d’année du Dr Billinghurst. Il justifie son régime par un « savoir-faire » relatif à la nutrition des chiens domestiques qui aurait disparu depuis l’arrivée de la nourriture industrielle. Les chiens étaient alors nourris à base de restes de table, d’os et de viande.

Pour les défenseurs du BARF, le régime industriel est la cause de nombreuses maladies. On trouve dans ce régime des os charnus, des abats, des légumes et des fruits très divers, des suppléments qui changeront tous les jours (huiles, sources protéiques, vitamines et minéraux, probiotiques). Pour chaque étape physiologique de la vie (chiot, gestation, lactation, vieux chien…) l’alimentation est rééquilibrée.

Comme pour tout régime, il existe des détracteurs et ceux-ci disent que la ration du chien adulte présente un taux protéique supérieur aux recommandations maximales de la FEDIAF. Le calcium et le phosphore seraient présents en trop grandes quantités alors qu’il y aurait des risques de déficit en vitamine D, ainsi qu’en cuivre, zinc, manganèse, sélénium et iode. Un déficit en potassium, chlore, fer, magnésium et vitamine E est possible pour certaines compositions de rations. Les autres éléments seraient apportés dans des quantités adéquates. La composition de la ration est donc la base de la réussite de ce régime.

Ce régime n’est pas le plus facile à mettre en œuvre. Il faut établir la ration en fonction du poids corporel. Il faut donc un chien qui a atteint son poids de forme sous peine de donner trop ou pas assez… Enfin, cela ne prend pas en compte les différences anatomiques entre les races de chiens et notamment lors de la croissance. Il faut être apte à le réajuster et donc consulter un spécialiste dans le domaine de la nutrition.

Sur un bon nombre de maladies, l’alimentation joue un rôle. Il faut doser tel ou tel éléments afin d’agir sur la santé du chien. Certains aliments sont à proscrire, d’autres à limiter et d’autres à favoriser. En fonction de l’état du chien, de sa race, de sa taille, de son âge etc. Le BARF le permet de manière très affinée!

A noter que les régimes crus posent des interrogations sur l’hygiène. Par exemple, la contamination par des agents pathogènes, leur risque de zoonoses. Il y a un risque de maladies d’origine alimentaire chez le chien ainsi que pour l’homme.

Comme nous avons pu le voir, il y a des aspects positifs et négatifs à chacun de ces régimes. A vous de voir lequel vous parle le plus et peut-être mis en oeuvre. Il n’y a pas de mauvais choix. Il faut juste réfléchir à ce qui vous convient le mieux à vous et votre chien.

NB: il ne faut pas mélanger les différents régimes car les temps de digestion varient et la transition d’un régime à un autre doit se faire très progressivement sur plusieurs semaines.

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Mylène Genairon © Parlez vous chien, 2017

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