Les bénéfices d’un chien pour un enfant

L’animal et l’humain

Le bénéfice de la présence d’un animal au sein d’une famille et tout particulièrement auprès des enfants n’est plus à prouver. De nombreux témoignages vont en ce sens. « Il manquera toujours quelque chose à celui qui, étant enfant, n’a pas vécu avec les animaux » disait Konrad Lorenz, célèbre zoologiste autrichien prix Nobel de médecine.

La médiation animale est en plein développement, il s’agit de la participation active d’un animal pour communiquer avec des personnes handicapées, âgées, malades, isolées socialement …

Les effets du chien sur l’enfant

Quant aux enfants, il a été démontré que le chien participe au développement à différents stades de sa vie :

• développement psychomoteur du bébé,
• exploration plus rapide et plus loin de son environnement par le jeune enfant,
• éveil et travail de la notion de responsabilité, de respect et de besoins de l’autre, de la tolérance chez les plus grands,
• soutien et stabilisateur émotionnel (baisse de l’anxiété) et présence rassurante pour tous les âges,
• canaliser l’hyperactivité, l’agressivité, éviter le repli sur soi et la dépression, encourage la maturation psycho-affective.

Il permet d’apporter de l’apaisement et un point d’ancrage sécurisant pour l’enfant. Le chien est toujours présent et un vrai confident pour l’enfant. Dans un monde qui va à mille à l’heure, le chien est un phare pour la famille. Il permet de favoriser la communication entre les différents membres et le fait de les souder.

La construction d’une relation de confiance chien/enfant

L’enfant et le chien construisent bien souvent une relation profonde mais cela ne se fait pas sans règles et apprentissages des deux côtés. Les parents jouent ici un rôle prépondérant.

Dans la plupart des cas, le chien et l’enfant n’arrivent pas en même temps. Il existe divers cas de figure.

Le premier arrivé doit s’adapter au nouveau venu

Le chien est arrivé en premier

Lorsque le chien arrive en premier, il faut l’habituer aux enfants. S’il en a connu auparavant et que ce fut une bonne expérience c’est une bonne chose. Si ce n’est pas le cas, prenez-y vous très en avance pour habituer votre chien à la gestuelle des enfants. En effet, l’enfant est une chose étrange pour le chien : il sent une odeur bizarre, il crie et pleure, il fait des mouvement qui ne correspondent à rien et surtout, l’enfant ne sait pas du tout lire les signaux du chien. Je propose des exercices spéciaux aux futures mamans afin que l’arrivée de bébé ne soit pas mal vécue par le chien.

Prenez en compte que jusqu’à l’arrivée de bébé, il a été seul et a eu une relation privilégiée avec vous. Votre enfant va, par la force des choses, vous occuper énormément et c’est du temps en moins qui lui sera accordé. Peut-être même serez-vous moins patients voire méfiants à son égard. Cela, il va le ressentir et cela peut le perturber.

Il faudra donc veiller à changer votre rythme et vos occupations avant l’arrivée du bébé afin qu’une mauvaise association ne se fasse pas. Une fois bébé à la maison, il faudra associer votre chien aux activités avec bébé et faire en sorte qu’il trouve du bénéfice à la présence du nouvel arrivant. Il faut par exemple caresser votre chien quand vous avez votre enfant dans vos bras.

De manière générale, on associera toujours les enfants aux activités préférées du chien afin que leur présence signifie qu’un moment agréable va se dérouler. Pensez également, lorsque votre enfant n’est pas là ou dort, à passer du temps seul avec votre chien. Il est important de travailler votre relation au quotidien. J’ai plusieurs chiens de clients qui ont développé des TOC dû à l’ennui ou la frustration/la tristesse d’être délaissé.

Enfin, je voudrais aborder deux thématiques qui sont les plus problématiques et risquées lors de l’arrivée de bébé. La première chose est de faire attention aux jeux auxquels vous jouez avec votre chien. Les jeux de lancé sont excitants et dans l’excitation un accident peu arriver.

Ensuite, faites attention à une éventuelle protection de ressources. Votre chien pourrait ne pas vouloir partager ses affaires par peur de les perdre. Le principe de précaution veut que l’enfant ne touche pas aux jouets, à la nourriture, à l’eau, au lit du chien. De plus, étant donné que vous aurez moins de temps à accorder à votre chien, il pourrait faire de la protection de ressources sur vous. D’où la nécessité de travailler en amont et de ne pas isoler le chien quand le bébé arrive. Votre chien doit comprendre qu’il conserve sa place dans la famille en dépit de ce changement. Il faut  familiariser le chien au bébé afin qu’il développe un instinct de protection et un lien avec lui.

L’enfant est arrivé le premier

Dans le cas contraire, lorsque l’enfant était là avant, un travail est également nécessaire. Il va être différent si le chien est adulte ou s’il s’agit d’un chiot.

L’enfant doit respecter des règles pour le bien-être du chien mais aussi pour sa propre sécurité. Elles sont listées plus bas dans cet article.

Accueil d’un chiot

Si vous accueillez un chiot, il s’agit d’un être fragile à protéger. Ainsi, l’enfant devra être très délicat. Il est impératif que l’enfant comprenne que ce n’est pas un jouet et vice versa. Je précise que cela va dans les deux sens car je vois régulièrement des parents désemparés face à un jeune chien qui mord(ille) les enfants de la famille sans arrêt. En voici les raisons :

• à 2-3 mois, le chiot va beaucoup mordiller, avec ses dents de lait il fait particulièrement mal. Il le fait pour attirer l’attention et pour jouer.
• le chiot est attiré par le mouvement ainsi les enfants qui sont toujours en mouvement sont des cibles idéales,
• l’enfant joue souvent avec le chiot ainsi le chiot, qui ne sait pas encore gérer son excitation, va monter très fort et vite en excitation et mordre sans inhibition. Il associe également l’enfant au jeu et va le solliciter sans arrêt, sans ménagement. Quand le chien est de grande race, le rapport de force est passe vite en faveur du chien, d’où l’intérêt de ne pas l’exciter.

Il est donc important dès le départ de demander aux enfants de savoir prendre la position du poireau (immobile), de canaliser leur énergie, ne pas exciter le chiot, ne pas jouer à des jeux excitants… La cohérence va être de mise.

Ce chiot est entravé.

Accueil d’un chien adulte

Prenez en compte que l’adulte a un passif et pas forcément positif avec les enfants. Il convient de tester les ententes avant de prendre la décision d’adopter.

De même, les règles de sécurité ci-après sont à appliquer.

Le chien adulte va avoir un répertoire de communication et attendra de l’humain (de tous âges) une certaine compréhension. Or l’enfant ne connait pas les signaux de communication du chien. Un chien qui montre les dents ne sourit pas, il prévient avant de mordre. Quoi que certains chiens sourissent à leur propriétaire.

Les conditions d’une cohabitation réussie

Un chien reste un chien quoi qu’il arrive

Il m’arrive en clientèle que des parents me demandent d’enseigner au chien à ne mordre sous aucun prétexte. Soyons honnête, ce n’est pas possible. Un chien reste un chien et sa mâchoire est l’équivalent de sa main pour un humain. En cas d’incident, la responsabilité revient entièrement aux parents. Ce sont eux qui ont la tâche d’enseigner à l’enfant à respecter et à aimer l’animal (il n’existe pas de race de chien qui aime les enfants dès la naissance). Le meilleur moyen d’éviter un accident est la prévention.

On peut tout à fait faire en sorte que le chien soit tolérant et augmenter son seuil de tolérance par rapport aux attitudes possibles des enfants. Comment faire ?

De bonnes expériences enfant/chiot dès le départ

Tout simplement, en sélectionnant en premier lieu un élevage où des enfants sont en contact avec les chiots mais surtout, où les chiots auront de BONNES expériences avec les enfants. Le but : une association positive avec l’enfant. Une amie éleveuse ne permet pas à ses enfants de pratiquer des soins par exemple. Son objectif est de ne permettre que des échanges positifs et agréables pour ses chiots.

Les règles de bases à respecter par l’enfant

Les enfants ont tendance, de part leur attitude naturelle à cet âge, à « agresser » le chien (dans le langage canin) ou à l’exciter. Le chien n’est ni un souffre-douleur. On ne peut pas :

• le solliciter quand il dort
• ne pas toucher à ses jouets, chacun ses jouets
• le taper, lui tirer les poils ou les oreilles, crier dessus…
• ne pas le contraindre, l’enfant n’est associé qu’à de bons moments
• quand il mange, ne pas l’embêter
• éviter de l’enlacer, mettre son visage face à lui (risque de morsure car le chien déteste cela)
• ne jamais laisser un jeune enfant seul avec un chien

Les parents doivent apprendre aux enfants à interagir avec le chien, notamment pour les caresses.

Des règles, oui, mais les mêmes pour tous

Il faut établir des règles à respecter par les membres de toute la famille. Lors d’une réunion à laquelle tous les membres participent, fixer vos limites et toutes les règles. Pour obtenir une bonne relation et un chien bien éduqué, il est très important d’être tous cohérents. Si une personne ne fait pas comme les autres, il s’agit de « renforcement aléatoire » ainsi, le comportement indésirable est renforcé et donc de plus en plus présent.

Vous pouvez noter sur un tableau toutes les règles à respecter, les mots/phrases à utiliser, l’ordre des sorties, les soins quotidien (exemple : le brossage), l’heure des repas et qui est en charge etc. A partir de 8 ans, faire participer les enfants à la vie du chien est super pour la relation chien/enfant et le développement de l’enfant. Attention, un parent doit toujours surveiller ce qui se passe.

Un chien : la responsabilité des parents avant tout

On n’offre pas un chien pour Noël ou un anniversaire. Un chien est une réelle charge de travail et ce sont les parents qui devront l’assumer. J’ai encore récemment rencontré des familles qui ont adopté un chien pour les enfants or les parents n’ont pas le temps de s’en occuper, de l’éduquer (cela prend du temps!!), les enfants ne peuvent se charger des sorties (trop jeunes)… cela retarde la propreté et le chien devient un fardeau. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autre. Il faut bien réfléchir à la vie que vous aurez  les 10 prochaines années et peser le pour et le contre à la présence d’un chien à la maison.

J’espère que cet article vous aura été utile.

N’hésitez pas à en discuter avec moi si vous avez des interrogations ou si certains propos ne vous parlent pas! Je gère régulièrement cette problématique et je me ferai un plaisir de vous aider.

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Mylène Genairon