Prendre un deuxième chien : bonne ou mauvaise idée ?

Sachez pourquoi vous désirez prendre un deuxième chien et ce que cela implique

Il est important de connaitre vos réelles motivations à l’acquisition d’un deuxième chien car cela va changer votre vie. Quand tout ce passe bien, c’est un vrai bonheur mais cet article a pour but de vous mettre en garde pour éviter les désillusions et initier une forme de réflexion du point de vue du premier chien.

Il y a des notions à connaitre et des informations à prendre en compte avant de prendre un deuxième chien.

Cela implique :

• des sorties en plus, chaque chien doit sortir seul avec son propriétaire afin de créer du lien. Ceci est aussi important pour le premier arrivé (qui doit sentir qu’il a toujours sa place dans la famille) que pour le second (qui doit prendre son indépendance et ne pas suivre uniquement l’autre chien). Le deuxième chien doit créer un lien fort avec l’Humain et pas seulement avec le premier chien. Mais également de l’attention, des moments privilégiés seuls…
• vous pourrez faire face à des comportements jusqu’alors inconnus de la part de votre premier chien. Lui n’a rien demandé, on lui impose une individu qu’il n’a pas choisi et il doit tout partager avec lui, du jour au lendemain. Ceci peut-être mal vécu par le premier chien pour diverses raisons, en fonction de son histoire, son tempérament, ses liens avec ses propriétaires mais aussi du deuxième chien qui arrive lui aussi avec son propre bagage.
• tout multiplier par deux : 2 fois plus de frais, 2 fois plus d’attention à donner, 2 fois plus d’amour aussi…

Évitez de tomber dans les pièges classiques du deuxième chien

Les écueils à éviter quand on adopte un deuxième chien :

• faire des plans sur la comète en croyant que tout va être idyllique : la perfection n’existe pas et les équilibres doivent se trouver
• prendre un deuxième chien pour régler les problèmes du premier. Votre chien a besoin de vous, pas d’un autre chien. De plus, le second pourrait aggraver le problème existant ou faire du mimétisme
• prendre un chien pour régler ses propres problèmes : un chien est un miroir, cela ressortira dans son comportement un jour ou l’autre
• croire que votre premier chien va forcément accepter le second chien : comme nous, ils ont des affinités et même s’il adore ses congénères, est-il pour autant prêt à partager son foyer et ses humains? J’ai moi-même une chienne très sociable qui a un véritable besoin de rencontres congénères et de contacts sociaux multipliés mais qui ne s’épanouie absolument pas dans la cohabitation avec un autre chien, quel qu’il soit!
• vouloir être juste et équitable comme avec deux enfants au lieu d’être cohérent
• choisir un deuxième chien sans prendre en compte le tempérament et les besoins spécifiques de votre premier chien. Vous n’êtes pas seul dans l’équation.
• ne pas les laisser interagir et trouver leur équilibre seuls OU à l’inverse les laisser trop faire alors qu’il y a un véritable déséquilibre des forces. Cela peut mener à des situations inextricables dont l’issue est le replacement d’un des chiens.
• croire que vous avez tout en suffisance : l’espace, le temps accordé, l’attention, les jouets, les paniers… certains chiens font de la protection de ressources et la peur de perdre une ressource peut mener à ce comportement. Il est donc recommandé de multiplier les ressources proposées afin d’éviter que les chiens ne doivent entrer en conflit pour obtenir une ressource. Il faut aussi faire attention lorsque 2 chiens protègent la même ressource, notamment la nourriture, source de grande tension.
• jouer à des jeux excitants qui font monter la pression et qui peuvent mal finir.

Quelques exemples de vie pour illustrer mes propos

Le vieux chien et le jeune chien qui cohabitent

Cela m’est arrivé plusieurs fois que des familles veuillent avoir un chien sans discontinuer auprès d’elles. Sauf que parfois il y a des schémas qui sont à éviter.

Par exemple, un vieux chien (malade de surcroît) de petite taille qui se voit obligé de cohabiter avec un jeune chien de 3 mois plein d’énergie (et de grande taille). Cela a fini par le petit chien aux urgences et le replacement du chiot.

Il y a aussi le cas d’un chien adulte qui garde la maison et ne laisse aucun visiteur entrer. Le jeune chien l’a imité et désormais la famille se retrouve avec deux chiens qui gardent et aboient sur leurs invités. Le soucis : le jeune chien est également très craintif et va jusqu’à attaquer.

Un des deux chiens avec qui tout va bien

De façon générale, quand on a un chien qui va bien, prendre un deuxième chien peut-être un pari risqué.

Par exemple, le cas du premier chien qui va très bien et court saluer ses congénères. Les propriétaires ont pris un deuxième chien sauf que celui-ci a peur des autres chiens. Cela donne des agressions car le deuxième chien suit son copain qui court saluer les autres chiens mais une fois en face à face, la peur reprend le dessus et l’agression est systématique (et grave).

Il y a aussi les personnes qui ont un chien destructeur ou qui ne supporte pas la solitude et qui prennent un deuxième chien pour aider le premier. Cela ne règle pas souvent le problème (même si on connait tous l’ami d’un ami pour qui ça a fonctionné 😉 ) car le chien est sélectionné pour être proche de son humain et c’est ce dernier qui représentera sa sécurité et lui apportera stabilité émotionnelle.

Le chien d’une personne ou un chien pour régler un problème relationnel

N’oublions pas que nos chiens sont des éponges émotionnelles. Ainsi, ils sont le miroir de nos sentiments.

Ils peuvent ainsi développer des problèmes de comportements induits par les humains qui vivent avec eux.

Par exemple, un couple en crise qui veut régler une mésentente entre leur deux chiens. En fait, chaque chien appartenait à un humain et les conflits des chiens étaient le reflet des conflits des humains.

De même, on dit souvent « tel maître, tel chien » et ceci est vrai. Par exemple, une personne qui aura peur va développer des peurs chez son chien car le chien aura fait du « mimétisme ».

J’espère que cet article vous aura été utile !

N’hésitez pas à me poser des questions, je suis toujours disponible pour discuter.

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Mylène Genairon © Parlez vous chien, 2018