Du loup au caniche : l’histoire de nos chiens

Le descendant du loup ?

Le chien, canis familiaris, est un descendant de diverses espèces de canidés sauvages comme le coyote, le dingo et le loup. Le séquençage du génome canin ne diffère que de 0,2% entre le chien et le loup (1% entre l’Homme et le chimpanzé).

Il y a des milliers d’années, plus de 40 000 ans, le loup et l’Homme ce sont rapprochés. Deux théories existent concernant ce rapprochement. Celle de Coppinger qui pense que certains loups se sont rapprochés de l’Homme afin d’en tirer un bénéfice. Il s’agissait évidement de récupérer les restes de nourriture des Humains (le chien est encore de nos jours un charognard et un opportuniste). Ainsi, comme on le sait, la femelle étant capable de transmettre certains traits comportementaux à sa portée, les loups se sont rapprocher de l’Humain au fil des générations.

L’autre théorie est que les Hommes ont sélectionné les loups les plus dociles afin d’obtenir un animal proche de lui et en besoin d’affection et d’attention de la part de l’Humain.

L’utilisation du chien par l’Humain

A partir de ce moment là, le chien est devenu dépendant de l’Homme, une sélection s’est opérée, l’Humain a domestiqué le loup pour en faire les ancêtres de nos chiens. L’Homme a commencé à utiliser le chien pour travailler en exploitant ses formidables capacités : olfactives, auditives, endurance, chasse, etc.

Des races ont vu le jour grâce à la spécialisation de certains chiens pour telle ou telle tache.

On voit apparaitre deux grands types ;

• les molossoïdes en charge de la protection des troupeaux
• le type lévrier auxiliaire de l’homme pour la chasse

La multiplication puis la classification des races

A partir du Moyen-Âge, de nombreuses races ont vu le jour, avec un rôle dédié. On va désormais faire un bon en avant de quelques centaines d’années et arriver de nos jours.

Il existe 10 groupes de races, classées en fonction de leur utilité principalement!

En voici la répartition et leur rôle dans les grandes lignes:

• Groupe 1 : les chiens de bergers et bouviers qui conduisent les troupeaux
• Groupe 2 : les chiens type molossoïde qui protègent
• Groupe 3 : les terriers qui chassent
• Groupe 4 : les teckels qui chassent
• Groupe 5 : les chiens nordiques et primitifs majoritairement de chasse et de traineau
• Groupe 6 : les chiens courants qui chassent (poursuivent la proie)
• Groupe 7 : les chiens d’arrêts qui chassent (indiquent où est le gibiers)
• Groupe 8 : les chiens rapporteurs qui rapportent le gibiers pendant la chasse
• Groupe 9 : les chiens de compagnie, issus des autres groupes, ils n’ont plus de rôle dédié
• Groupe 10 : les lévriers qui sont des coureurs qui chassent

Quel impact sur mon chien ?

La génétique parle toujours

Ainsi, lorsque vous choisissez un chien, il est évident que vous devez vous renseigner sur l’origine de sa race, le rôle qui lui était attribué.

Même si votre futur compagnon n’est pas issu d’un élevage de chien de travail (qui exercent l’activité pour laquelle la race a été créée), il restera toujours des traces génétiques qui influenceront son comportement.

Ainsi, si vous achetez un Labrador, vous n’achetez pas un chien sélectionné pour être un chien de compagnie. Vous achetez un rapporteur de gibiers. Les conséquences comportementales typiques seront : un chien qui ramasse tout ce qui traîne, un chien qui aura du mal à donner/laisser ce qu’il a en gueule…

De même, si vous achetez un Teckel, n’oubliez pas que son rôle était de poursuivre les rats dans leurs terriers. Il en fallait du courage et de la ténacité pour faire cela. La persévérance est donc une qualité qui a été sélectionnée. Dans nos maisons, en tant que chien de compagnie, cela se transforme vite en défaut. J’entends régulièrement mes clients parler de chien « têtu », qui « tient tête », « domine », « n’écoute rien »…

Je pourrais faire cet exercice avec toutes les races, le but est de vous faire comprendre que le choix d’un chien se réfléchit. Ils sont ce que nous avons fait d’eux! On ne peut leur reprocher.

Les chiens de travail

Si vous vous rendez dans un élevage qui fait des portées issues de chiens de travail, ces comportements seront très présents car ils auront été cultivés et sélectionnés par l’Homme. Soyez vigilants. J’ai déjà eu un client qui a pris un Beagle de travail et ce chien mangeait les murs tellement il s’ennuyait car son besoin de dépense était extrêmement important.

Les chiens de compagnie

La catégorie des chiens de compagnie est aussi concernée par cette problématique. Ces chiens sont issus d’autres groupes ou de croisements de chiens d’autres groupes.

Ainsi, on retrouve toujours des comportements fixés par l’Humain. Ils sont simplement moins présents.

Par exemple, le bouledogue est classé en tant que molossoïde de petite taille dans le groupe des chiens de compagnie. Ses ancêtres étaient des chiens de combats très endurants. Il arrive donc que dans l’excitation, cette race se mettent à mordre et s’accrocher de façon assez virulente. Il s’agit de la réminiscence de la sélection opérée par l’Homme.

Les fiches de race

Qu’est ce que c’est ?

C’est un grand classique de réaliser une fiche type pour chacune des races existantes. Etant donné qu’il existe des classifications, pourquoi ne pas décrire chaque race?

Sur ces fiches on trouve de nombreuses informations comme les mensurations classiques du chien, son caractère, ses aptitudes, l’utilisation qu’on peut en faire, les conseils pour l’éducation de cette race…

Ainsi, les gens qui rédigent ces fiches de race considèrent que tous les chiens d’une même race, quelles que soient leurs origines, leurs conditions de vie, leurs expériences personnelles, leur éducation… ont le même caractère et les mêmes comportements…?!?!?!? Cela ne dérange que moi?

Un mensonge qui perdure

Je déteste lire ou entendre des personnes dire par exemple « le Golden Retriever aime les enfants donc pourquoi il grogne sur le mien? Je n’ai plus confiance ». C’est très injuste pour le chien. Je demande toujours : quelles sont les circonstances? La cohabition se travaille tout comme le reste de l’éducation d’un chien.

C’est comme un Humain, on ne naît pas en aimant quelque chose, on apprend à l’aimer en ayant de bonnes expériences!

Ainsi, oubliez l’idée de prendre une race de chien qui « aime » les enfants, les chats etc. Ca n’existe pas. Vous pouvez néanmoins mettre toutes les chances de votre côté en choisissant bien le chiot.

La distinction à faire : la génétique et le caractère

Il faut distinguer deux choses que les fiches de race ne font pas.

D’une part, on trouve la génétique qui est le fruit d’une sélection humaine et qui génère des comportements particuliers. Par exemple, le Malinois qui est un chien de garde présentera souvent un comportement de méfiance envers les inconnus.

D’autre part, on trouve le caractère, propre à chaque individu et qui se forge tout au long de la vie du chien et de ses expériences. On peut tout à fait travailler les aspects sélectionnés par l’Humain. Par exemple, sachant le Malinois assez méfiant, on peut l’habituer à voir beaucoup de nouvelles personnes dès sa naissance. D’où l’importance de se renseigner sur la race choisie afin de bien gérer l’éducation.

J’espère que cet article vous aura été utile.

N’hésitez pas à en discuter avec moi si vous avez des interrogations ou si certains propos ne vous parlent pas! Je gère régulièrement cette problématique et je me ferai un plaisir de vous aider.

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© Parlez vous chien, 2018, Mylène Genairon